<1 - Comment avez vous connu le hardcore et qu'est-ce qui vous a séduit dans cette musique au point de vous y investir ? A quelle époque avez vous > commencé, celle des raves ? >Nous baignons ensembles depuis longtemps dans les musiques dures. Durant les années 80, nous étions déjà amis et pour la plupart membres de groupes de HardCore/Punk, Trash voir grindcore. |
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Donc au moment ou les raves et la techno Hardcore ont pointé leurs nez vers 92, c'est tout naturellement que nous nous y sommes intéressées, la combinaison de puissances, de violences et de nouveautés sonores étaient tels qu'il ne pouvait en être autrement, la transition c'est faite différemment selon chacun, nous n'avons pas tous franchi le pas en même temps, cela c'est étale entre 92 et 95. Au départ, nous étions de simples spectateurs mais rapidement l'envie d'en faire plus c'est imposée, en 94/95, nous avons donc transformé doucement nos soirées de punks/metalleux en privates bien mieux organisées ou Hardcore techno et métal se côtoyaient, ces soirées furent ce qui nous amena à la suite. < 2- A partir de quel constat avez vous choisi d'investir le milieu des free party / teknival ? Selon vous le hardcore n'était-il pas assez représenté à l'époque dans ce type d'événement ? Comment avez vous été accueilli ? >En 95/96, comme les raves que nous écumions se tarissaient sous le joug de la répression, devenant l'ombre d'elle-même, comme beaucoup, nous sommes allés nettement plus souvent en free, qui pour nous, était une autre facette des raves, toute aussi intéressante, mais plutôt par son coté Mad-max que musical. On a vite vu deux choses : que nos privates étaient assez souvent d'un niveau égal en qualité de mix et d'organisation, et que niveau Hardcore, cela restait très minoritaire même si des gens comme Psychatrik étaient présents et que ponctuellement des artistes de la scène rave y jouaient. Donc vu que nous avions de bons contacts dans les deux milieux, des Dj, déjà un peu de matos, la hargne et du coup, en 96 on s'est lancé, d'abord en achetant récupérant un groupe électrogène, un camion, du son et des lights en quantité plus importantes, puis en enchaînant plusieurs Free sans fly, juste par bouche à oreille. Une fois le matos rodé et un premier public acquis, début 97 nous avons lancé notre premier free avec flyer. Nous avons ensuite enchaîné rapidement par d'autres Free et Teknival sur un rythme assez soutenu, parfois tous les 15 jours.. La réaction du milieu Free, concernant le public ou les gens que nous connaissions (Corrosive, Mas i Mas, Alliés Nés, Heretik, Fraktal..) pas de problèmes bien sur, nos partys fonctionnaient bien, nos plateaux mélangeant DJ et livers venant du monde des Raves HC et ceux du monde de la free bousculaient le truc mais cela plaisait. Après nous avons eut quelques incompréhensions, cela est dut à plusieurs choses, nous ne jouions que du HC, nous ne fréquentions que très peu le petit microcosme de la free parisienne et en plus, on se permettait de temps à autres, de faire des soirées avec entrée payante (20 Francs) et ça, pour les intégristes de la Free, ça ne passait pas (même en hiver !!!). Nous, nous n'avons jamais mis dos à dos, événements libres et payants. < 3 - Vous vous faites plus rare aujourd'hui dans ce type d'événement et privilégiez plus des soirées en petit comité ? Est-ce le public toujours plus nombreux (et de moins en moins mélomane) qui vous a fait fuir ?>En faite, en 99, une condamnation judiciaire suite à une Free, nous a amené à créer une structure légale : Artskorps, ceci dans deux buts distincts, d'une part, afin de pouvoir continuer à faire des soirées et d'autre part, à lancer notre label K -Ni-Bal records et donc produire notre musique et celle de nos potes. Nous nous sommes alors donnés une orientation musicale de plus en plus dur, marquée par des sets et lives mêlant le Hardcore et le Speedcore. Cette orientation était à l'opposée de toute la scène free qui ne jurait que par la Tribe et du coup, nous a entraînée vers des lieux de petites tailles, de 200 à 400 places. Cela nous a permit de construire des soirées avec des plateaux de plus en plus internationaux, des performances et des visuels de plus en plus hard. Le gigantisme des frees, qui a explosé a ce moment la, ne nous a pas touché puisque nous étions déjà musicalement en marge de la scène free dominante à l'époque. C'est peut être une bonne chose, car cela en a bouffé le cerveau de plus d'un. < 4 - Selon vous le Hardcore doit il rester underground ? >Le Hardcore restera de part sa forme un milieu à part. Si nous faisons parti de ce noyau dur c'est pour faire avancer la musique et son expression. Le Hardcore n'est pas un style statique bien au contraire, il est le centre de l'évolution musicale. Nous nous devons d'être imaginatifs pour faire évoluer à l'infini cette musique. Etant dans une recherche perpétuelle de nouvelles formes extrêmes de notre musique nous ne pouvons pas faire l'unanimité. Cependant, aujourd'hui, beaucoup de gens se revendiquent "Hardcore" mais qu'en ait il vraiment ? Nous pensons que plus qu'une musique, le Hardcore est une vision de la vie qui nous pousse à ne pas rester statique et enfermé dans des stéréotypes pour faire avancer et imposer nos idées notamment sur la musique ou les Teufs. N'est-il pas navrant de voir des soirées qui se ressembles toutes et où les Dj's passent les mêmes disque, de la même façon et sans jamais prendre aucun risque artistique ou technique. Bonjour les moutons!!!! < 5 - Justement selon vous, dans quelle type de soirée le hardcore a t'il le mieux sa place aujourd'hui ? >Le Hardcore est un style qui n'appartient à personne, qui veut en jouer en joue et c'est très bien comme ça !!! Maintenant un beau plateau s'apprécie plus avec de la puissance sonore et tout ce qui va avec (visuels, performance, décos) que sur du son pourri. Une soirée ne se résume pas à un mur de son (que ce soità l'extérieur ou à l'intérieur) et c'est peut être ça qui fait la différence. Nous attachons beaucoup d'importance au fait que les lieux et les différentes prestations soient originales et de qualités. Peu importe la taille de l'évènement, il faut essayer d'apporter quelque chose de nouveau.< 6 - Comment voyez vous l'évolution de la scène hardcore internationale et française d'aujourd'hui ? Trouvez vous que le hardcore devient de plus en plus formaté, il me semble que vous vous dirigez de plus en plus vers le versant expérimental du hardcore et non dans la facilité dancefloor ? >Sur la scène internationale, la hollande fait vraiment figure d'exemple à suivre pour beaucoup, la professionnalisation y est importante et la qualité est aussi au RDV, mais d'un point de vue musical, nous nous sentons plus proche de l'Allemagne (qui semble re-naître à nouveau), des US ou de l'Australie, voire même de l'Angleterre, d'ailleurs nous avons beaucoup plus de contacts avec ces pays (Apocalypse Record, Feu USN, Underground Music ou encore Hardline Record) Sur la scène française, nous avons le plus grand respect pour des artistes/labels avec lesquelles nous sommes amis depuis longtemps : Armaguet Nad , La peste, Fist of Fury, Speedyq's, Les K linykal et plus récemment, le K rew Bagheera qui fait beaucoup pour la scène, ce sont tous des personnes avec qui il faudra toujours sérieusement compter à l'avenir. Pour le formatage musical, nous ne pensons pas que le mot soit approprié, il convient mieux à de la vente sur grande échelle, mais on peut constater une certaine uniformisation du son français, c'est dommage mais ça ne nous concerne pas plus que ça : nous nous concentrons sur notre musique. L'orientation musicale que nous avons prise ces dernières années, c'est en effet de plus en plus durcit, au point que l'on joue autant Speedcore que Hardcore, mais c'est une évolution normale dans notre démarche expérimentale. Nous avons aussi, en même temps, lancé notre label K -Na Beast Record qui est axé Break/Breakcore avec des compos d'Helius Zhamiq et de Dajhne. Nous avons produit une mix-tape de Jungle par Helius zhamiq, de plus des Dj comme Stereotommy joue souvent un Hardcore fortement marqué par le style australien et même Dj Dar qui se remet à jouer plus "Dance Floor". Nous ne nous enfermons pas dans une seule direction et le sectarisme ne nous guète pas, notre approche musicale est la même dans tous les styles musicaux qui nous intéressent : le but est de faire avancer les choses ou du moins d'offrir notre vision des choses. < 7 - Connaissez vous les sound-system qui jouent du hardcore aujourd'hui encore dans les gros événement type sarkoval, que pensez vous de leurs démarches ? >Nous en connaissons pas mal, beaucoup sont des amis que nous avons fait joué et inversement, Teknomad, Darkorps, Hara-kiri, La Horde Pershitude, ... Une partie du Crew K -BAL ne se reconnaît plus vraiment dans les événements de type teknival illégal ou de type sarkoval encadré, ce qui explique que nous n'y posons plus, nous préférons nous focaliser sur des évènements plus structurés. L'autre partie y va toujours pour voir l'évolution de la scène Free, rencontrer de nouveaux Sound system Hardcore et poser quelques galettes chez les Sons cités auparavant. C'est une bonne chose que ces évènements existent mais ce n'est pas le seul, ni le meilleur moyen pour promouvoir notre musique. Ces rassemblements sont une parfaite démonstration de l'envergure du mouvement aux politiques mais sont-ils les meilleurs endroits pour savourer la musique ? < 8 - Quels sont les projets de K bal ? >Nos projets sont assez nombreux, ce qui nous manque comme toujours, c'est l'argent et les salles, concernant nos labels : K -Ni-Bal records : Le K NB11 devrait sortir d'ici la fin de l'année avec Fist Of Fury (Enorme !), puis devrait suivre le K NB10 en 2006, qui sera un beau projet : Double vinyl en gatefold avec des compositions de tous nos artistes ainsi que celles d'autres artistes français et étrangers sur un thème commun, évidemment hautement Hardcore. Il devrait aussi arriver prochainement une série de CD avec des lives d'A.I.D.S., Dj Dar et Dajhne. K -na-Beast Records : Le K NAB03 avec Helius Zhamiq et Dajhne devrait sortir en 2006, ce sera Breakcore. Concernant nos soirées : Pour les 10 Ans de K -BaL en 2006, nous allons essayer d'organiser une rave à l'ancienne avec plusieurs plateaux internationaux et français, pour le moment, c'est en préparation ... si cela plante, il y aura au moins une soirée, même si ça doit se faire en plus petit, voire autrement !!! Les Binocles Hardcore (Steretommy et Pyrodactyl) vont continuer au K atabar, à Paris,en format mensuel avec toujours un max d invites Hardcore et on fêtera leur 5eme Anniversaire en fin d'année. De plus, une trimestrielle devrait voir le jour dans un club parisien. Concernant notre site Internet, nous allons bient ôt créer un Net Label, on y trouvera des compositions extrêmes de nos artistes confirmés ainsi que des compositions d'autres artistes maison en devenir. Nous allons continuer à diffuser un maximum de mix et de lives gratuitement et en haute qualité par divers réseaux p2p.Notre radio en ligne va continuer de s'améliorer, nous en sommes à plusde 60 heures de programmes. Et encore beaucoup d'autres choses mais la, surprise ... < 9. Vous voyez vous toujours dans le hardcore dans 10 ans ? >Nous n'avons aucuns doutes là-dessus !!! Nous y somme depuis le milieu des années 80, il est trop tard pour changer des vieux Coreux comme nous, peut être pas dans la techno, mais ce sera HardCore pour sur ! Journaliste : Nicolas Bresson |
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"Hardcore Addict" 12/2005
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- Écrit par Baboon
- Catégorie : Presse
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Article paru dans le mensuel "Hardcore Addict" 12/2005...